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ellipse

nom féminin.

 

Trajet de la terre autour du soleil; la naissance continuelle du quotidien.

Procédé littéraire consistant à omettre un ou plusieurs éléments dans une phrase, sans qu’elle cesse d’être compréhensible.

Séquence d’éloignements et de rapprochements nécessaire à l’artiste pour observer pleinement son oeuvre.

Par manque de temps, nous avons cautérisé l'ordinaire. Les barrières et les cotisations singulières sont parties. Il ne nous reste plus qu'à savoir d'où proviennent les fenêtres. Cette tempête dans un verrou ne va pas plus loin: le texte s'échappe. Une remise en question est souvent derrière une maison en réponses.

Le quartier est un coucher de soleil dans un verre d’eau. Il se lève le long des routes et change souvent d’opinion concernant la meilleure sauce à spaghettis. Il disparaît dans les phrases étranges pour se retrouver dans nos yeux. Il doit aller porter sa descendance à la garderie même s’il n’en a pas envie. Parfois, il verse une larme ou deux, il pleut. Le quartier revient de loin lorsqu’on parle de rétrograder les étoiles.

Les matins s’accumulent, s’agglutinent et tournent en dérision tous les crépuscules. Je n’ai qu’à lever le petit doigt pour changer quelque chose. Mais. Il existe des raisons irrationnelles et hors de tout doute. Mais. Le milieu du jour se déploie, se rétracte et se couche en boule sur le tapis du salon. Mais. Un fil invisible tient en équilibre les jours qui se passent de commentaires.

Un matin à oublier. La cafetière tonne et la fenêtre est froide. Le lait manque et il n’y a plus de pain ni d’hospitalité. Le journal recouvre l’ennui et la lumière recommande de parler. Ce qui pourrait arriver ne s’invente pas. La télévision coagule la plaie des mots encore ouverts. Reste que nous n’avons pas su arrêter à temps. Un soir à prendre du retard.

Je me suis pris les deux mains dans les fleurs de l’acquis. Une chaleur sourde s’est répandue dans mes paumes. Nous avons tous besoin de ce changement de cap en milieu de carrière. C’est en trébuchant que la pensée absorbe le choc et ouvre la voie aux suggestions. Il faut se relever les manches et déboutonner sa chemise. Mes doigts veulent effeuiller la promesse de quelque chose de meilleur et je tombe à la renverse. Le parterre de la raison manque parfois d’engrais.

Le thé vert se couche sur les rails. Un guet-apens comme il ne s’en fait plus. Il n’a pas de goût, mais peut déjouer le jour. Il use ses artifices. Moi, je n’aime pas les moyens de transport. C’est sérieux. Je ne veux pas me déplacer. Je veux tourner en rond. Sentir l’air se pétrifier. Voir l’eau se changer en rien. Piétiner les feuilles. Je ne veux en aucun cas être surpris par une infusion. Je ne veux pas mourir maintenant. Le thé vert se lève et personne ne bouge de sa propre petite tasse.

Ma patience se développe comme un pharaon déneige son entrée de cour. Elle remarque le contour des catastrophes et promet l’abandon complet au printemps. Elle s’ouvre sur le rêve encore frais de ce matin et se ferme à l’orée des cloisons sèches. Elle ne demande rien sinon qu’à rester stable et bleue. Elle raconte toujours les mêmes histoires et invente des prétextes absurdes. Ma patience évite les problèmes comme une pyramide attire la bordée de neige.

Dans l’allée d’épicerie, ça va trop loin. La discussion tourne en rond, forme un tourbillon. Entre le lait et les céréales, tout optimiste se prends les pieds dans les conserves. J’ai dit: dans mon rêve, on respirait l’air de ne pas savoir quoi faire. Tu as demandé: pourquoi les comédiens doivent partir à l’étranger pour les vacances? J’ai dit: des réponses, je n’en ai pas beaucoup pour les bonnes choses. C’est plus fort que nous. Entre les mots, dans l’abysse paradoxal du tour du monde verbal,

C’était une chance à prendre et nous l’avons laissée-là. Sous les décombres de l’histoire. Entre deux carapaces à lames. Autour d’un parcourt dessiné au charbon d’automne. Tout juste au-dessus de l’aviation que nous avons devinée. Dans l’ouest gratiné de nos moments. Sur l’attitude pliée en quatre. Devant les montagnes retardataires. Elle était là, aux commissures de l’ordinaire, et je t’ai pris la main.

Des vacances en feux de détresse. Une maladie émerge du tiroir de la nuit. Le rhume devient le silence de notre condition. Le langage roule sous le retard de la livraison du repos. Le lever de soleil n’est pas de trop; dormir n’oblige pas l’aujourd’hui. Les bruits renaissent, mais ils se soustraient à la somme des phrases. Il suffit d’une seule seconde dans un endroit en fleur. On se répète que tout va rentrer dans l’ordre et c’est vrai; le contraire n’arrive qu’aux autres. Pour l’insta...

Le soir est rose comme un hôtel. Les objets ne sont plus en vente libre. Les légumes trônent près des rires en vrac et les fruits meurent échoués sur les regards. La grande dynastie des glandes lacrymales se termine à l’instant. Ma main s’ouvre un magasin sur ton coeur. Mes recettes changent le monde. Mon avenir réconcilie les plaques tectoniques. Notre ouvrage est une partie de baseball métaphysique où les métaphores claquent des circuits. Notre lit est un tourbillon de feuilles ver...

C’est une séquence qu’on adopte. La porte qu’on range pour plus tard. Le casse-tête dans la voix de l’autre. La canicule du dedans des choses qu’on commence. Le risque de tomber en restant à ne rien faire. L’appartement qui nous regarde déménager. J’arrive à comprendre: souvent tout s’inverse. La maison n’écoute pas. La chance apparaît en sautant des efforts. Rester au frais dans ce qu’on est bien est dangereux. La clé du message est murm...

La petite parcelle de terrain doit être présentable. Je la désherbe sous le soleil. Je coupe les branches qui bloquent la vue et taille le rêves des fleurs qui ne poussent pas. Une carence demeure toujours visible, c’est ce que je dis pour prouver que le temps passe vite. Il n’y a presque plus rien à arracher. La terre respire ce que j’ai dessiné. Entre deux vitres, une feuille cherche à entrer - ou sortir. Je m’approche et essuie la fenêtre; sa prison doit être présentable.

Soir de fête. Je veux mettre une chemise en particulier, un morceau qui n’existe plus, que j’ai donné, auquel je pense encore souvent. Il me faut pourtant arrêter mon choix sur un vêtement qui me fait encore. Mon ventre n’est pas de cet avis. Je fouille entre les cintres. On viendra bientôt me chercher. Tout est presque prêt. Je mets du parfum dans mon cou. C’est soir de fête et je suis encore nu: un point de départ, une arrivée.

J’ouvre les rideaux et fait passer la lumière du jour. Les passages nuageux altèrent la ruelle. Un enfant cours derrière un ballon derrière un chien. Ce rêve me revient: le dernier grand-père mourait et je devais louer une auto pour descendre à St-Hyacinthe. Un camion klaxonne et le temps s’arrête, le laisse passer en contournant les délicatesses. J’attends l’appel de mes parents, mais il ne vient pas. Ce n’était qu’un rêve. Le ciel s’assombrit, une goutte puis quatre puis dix. Ce n’est plus la

On n’y échappe plus. Regardez tout ce qu’il reste à faire avant d’aller dormir. Selon les indices qu’on nous donne, ce serait normal. Il n’y en aurait pas trop, une bonne moyenne. Je ferme les yeux sur le texte de cette semaine et range ma mémoire sous l’évier. L’oubli est une tentative d’obéir au rythme obligatoire. Lorsqu’il n’y a enfin presque plus rien à faire, on prends du recul et on s’évade le long des murs. Un sommeil ne vient jamais seul.

L’amertume est un plat qui se mange sur le pouce. Malheureusement, ses débris enfantent la trahison et la peur. Un des morceaux me taillade l’index et mon humeur s’écoule sur le sol. Je cherche un moyen de faire la paix sans acheter de fleurs. Je cache ma main, ma blessure; comme il est difficile de boire son café chaud pendant la bataille. Des remords seront au menu pour ce soir.

Le voici: On pousse les couleurs dans un coin. On inspire. On expire. On veut quelque chose d’autre. On fait le vide dans la fenêtre. On revient voir si tout est beau. Oui. On repart. On risque un geste, on tend la main. On appelle quelqu’un qui ne répond pas. On s’ouvre une bouteille de rouge. On attend. On s’écoute silencieusement. On se tire la langue. On se tire sur la manche. On demande de l’attention. On fini par s’entendre. On va jouer dans le coin.

Faites ce que je dis, mais ne dites pas ce que je fais: ça colle un sens sur les murs de la maison. Il y a de ces journées qui influencent notre vision des choses. Je ne sais plus où donner de la tête, mais il est hors de question que je reste assis. Le soleil pointe enfin le bout de son nez et le stylo démissionne. Le présent, le futur et le passé entrent dans un bar, se perdent dans mes yeux partis voir ailleurs ce que je fais: rien. Je remarque que la réalité est lourde et agglutinée à ma cha

Depuis quelques temps, le son se perd. Les berceuses que je chante s’envolent, tournent et montent au plafond. Elles traversent le couloir, s’accrochent dans le ventilateur et se cognent à la fenêtre. Elles longent le mur pour redescendre au sol, se faufilent sous le lit puis frôlent le chat. Et lorsqu’elles reviennent au salon par le couloir, tout est devenu silencieux dans la pièce. Tout dort et le son s’est encore perdu en chemin.

J’ai quelque chose de bref. Une collision latérale avec un peu de bonheur qui coule mal. Un débit de marche de moins en moins rapide et un ventre qui grossit. Une épreuve qui se renouvelle à chaque coin de rue. Un labyrinthe de pas sous un ciel en faillite. Une cancellation de dernière minute qui tourne en dérision ma décision d’allonger ma route. Un retour à la normale après avoir demandé ma direction. Une chance que j’ai ce quelque chose de bref.

Des milliers d’étoiles, et pas une pour contourner le décors. Le ciel se décompose et retombe doucement à nos pieds. Je me demande toujours ce que j’ai fait de mal. Le sol se recouvre et je reste debout. Je me demande ce que j’ai pu dire de mal. Tout s’accumule autour de moi qui fait le guet. Je me demande si ce que j’ai entendu voulait dire adieu. J’en ai maintenant jusqu’à la taille. Je demande au ciel si je me sortirai de moi un jour. Des milliers d’étoiles, et pas une pour contourner le déco

Je ne suis pas bon pour dormir. Je ne sais plus comment faire. La nuit me réveille pour me dire: tu ne le sais plus. Dans le jour, je marche en réalisant que j’ai oublié comment savoir des choses. Le soir, je m’arrête et remarque que mon cou craque de plus en plus. Ma tête veut se détacher de moi pour trouver un coin douillet où réfléchir. Mon corps pourrait dormir, mais ça n’arrivera pas. Mon sommeil échoue souvent.

On aurait dit que c’était le vent, mais c’était le facteur ou le chat du voisin. Je reprends la lecture des commentaires toujours pertinents en-dessous des articles sur internet. Je ne comprends pas les photos des baby-boomers et il y en a beaucoup. D’un autre côté, c’est ça qui est ça et c’est tout. Le chat frôle mes jambes comme un courant d’air. On sonne à la porte, il n’y a personne. C’était le vent qui savait ce que je faisais.

Il faut manger. Prendre des forces. Devenir grand et fort et avoir mal au dos. Ne jamais regarder derrière. Courir, marcher, dire parfois non. Sourire, cueillir des fruits, monter l’escalier qui mène au sommet de nous-même. S’arrêter, penser à ce qui est absurde dans la dernière phrase. Dans l’avant dernière phrase. Plonger dans ce regard qui attend qu’on se mette enfin à cuisiner. Il faut se ramener à l’ordre initial: nous, qui prenons des forces.

Nous avons attendu au-delà de ce qui était possible de faire. Quelqu’un a levé le petit doigt, mais c’était pour demander l’addition. Nous n’avions pas encore commencé à comprendre. Quelqu’un a crié de laisser tomber. Nous avons reçu l’ordre de ne rien dire. Quelqu’un s’est assis et nous sommes partis en laissant tout derrière.

Lorsque les madriers rappellent la nuit, je confonds couvertures et revêtements. La chaleur des gestes rappellent l’enfance et induisent en erreur. Il faut alors tout inverser en suivant cet ordre: culbute, saute et puis tourne en rond. Rebâtir le jour sur des bases solides. Disons que le sous-sol doit être terminé avant le grenier.

C’est une peine perdue qui devient lourde à porter. Elle réapparaît chaque fois qu’on ne dort pas. Le ciel se décale un peu vers la gauche. Encore un peu. On se réveille en sueur d’avoir couru le long d’un fleuve qui n’était pas là; une histoire d’ombres d’eau, d’alentours à tracer sans numéros. Puis on la retrouve et tout devient de plus en plus léger.

Les notes surprennent le cours du temps. Un hoquet d’images sans contour, le flou du lieu désertique entre la cuisine et la chambre. Le sommeil est au bout du rouleau et cherche des hiéroglyphes pour décoder la nuit des temps. Le couloir se prolonge et on cogne à la porte. Le temps s’arrête et laisse un commentaire dans la marge. Il ne faut pas baisser les bras.

Un mobile. Une preuve ronde. L’éblouissement du réveil. L’oeil s’ouvre et affirme que c’est à son tour de jouer. Il tourne dans la pièce à la recherche de lui-même. Puis se referme. S’endort. Sous les preuves de notre présence. Mon mobile.

Tout débute par là. Les choses s’effacent entre les couches du jour. Quand la nuit tombe, on la remet en place. Demain arrive par-dessus ce que je dis. Ce que je fais s’élance dans le vide. Tout débute par là.

On oublie comment chanter. On oublie qu’il n’y a plus de lait pour le lendemain matin. On oublie d’acheter du pain. De faire la vaisselle. De fermer les lumières. De ranger l’eau avec l’eau du bain. De rêver à plus grand que soi. On abandonne l’idée avant même d’y avoir cru. Ce qui se passe entre quatre murs reste enfermé là. Par la fenêtre entre le chant d’un oiseau. On oublie d’écouter chanter.

Un livre se colle dans la fenêtre. Des nids, des familles et du froid. Un réveil hors norme et une photo pour le plaisir. Je sais que je devrais écrire, mais je préfère de loin assister à ce livre ouvert. Dans la fenêtre se colle ce que j’évite encore à raconter.

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